Ce nouvel article du blog du cabinet d’expertise comptable Place des Experts vous présente le contexte et les obligations à remplir si vous souhaitez mettre à disposition la personne d’une autre entreprise pour répondre à vos demandes en temps et en heure.
En effet, certains secteurs d’activités peinent à recruter du personnel en période de haute activité. Lorsqu’il s’agit d’une société qui ne fait pas partie d’un groupe influent, elle fait appel aux urgences d’intérim pour faire face aux aléas de l’activité.
A l’inverse, une société membre d’un groupe influent, c’est à dire avec plusieurs sociétés nécessitant de la main d’oeuvre, peut recourir à la main d’oeuvre d’une autre entreprise du groupe. Il s’agit de la mise à disposition du personnel également appelée prêt de main d’oeuvre intragroupe.
Prêt de main d’oeuvre : le contexte légal
Pour que cela soit valable, les deux sociétés concernées doivent avoir un lien capitalistique direct ou indirectement ou avoir la même société mère. En outre, elles doivent faire partie du même groupe de société. Les salariés d’une même société en basse activité sont mis à la disposition d’une seconde entreprise qui nécessite plus de personnel pour répondre à la demande de production. Les « échanges » de personnel sont encadrés par la loi du 28 juillet 2011 pour le développement de l’alternance et de la sécurisation du parcours professionnel. En pratique, une convention est établie et reprend les conditions à respecter.
Le code du travail énonce les règles en matière du prêt du personnel. Le prêt de main d’oeuvre entre les sociétés est obligatoirement à but non lucratif. Toute opération de mise à disposition comprend le salaire versé, les charges sociales correspondantes et éventuellement les frais professionnels sans aucune marge pour la société prêteuse.
Le salarié concerné doit donner son accord pour travailler au sein de la société emprunteuse. Son refus ne peut être cause de sanction ou de licenciement au sein de la société prêteuse. Ce type de prestation de service nécessite d’incorporer un avenant dans le contrat de travail, signé par le salarié. Ce prêt ne doit pas nuire à la carrière et à la rémunération du salarié.
La conformité de la convention de prêt de main d’oeuvre
La convention de mise à disposition du salarié ne peut concerner qu’un seul salarié. Si la société emprunteuse souhaite d’avantage de personnel, il faut établir une convention par salarié.
La convention entre la société mère et la société fille doit comprendre obligatoirement certains éléments :
- une durée déterminée
- l’identité du salarié
- la qualification du salarié concerné
- la détermination du salaire
- les caractéristiques du poste de travail (horaires…)
- tout élément susceptible de modifier le contrat de travail
Le prêt de main d’oeuvre intragroupe ne met pas fin au contrat de travail avec l’entreprise à laquelle il est initialement lié. Il conserve les dispositions conventionnelles dont il profite au sein de la société prêteuse. Face aux critères d’exigences, ce type de convention apparaît comme réglementée.
En cas de non respect des droits du salarié et des formalités, les sanctions peuvent être conséquentes. Elles peuvent aller jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 150 000€ d’amendes. D’autres peines peuvent être prononcées comme la publication du jugement dans les journaux, l’exclusion des marchés publics temporaire ou permanente ou encore la suppression d’aides publiques, la fermeture d’un établissement…
Le prêt de main d’oeuvre entre entreprises peut apparaître bénin. En pratique, il est parfois simplement réalisé par un échange de mail mails il n’est parfois rien accompli dans les formalités. Le respect des formalités et de la conformité est essentiel pour le salarié et pour la sûreté de l’activité de l’entreprise.
N’hésitez pas à vous entourer d’un professionnel du droit pour mettre en place les dispositifs juridiques adéquats. Le prêt de main d’oeuvre intragroupe n’est pas forcément un sujet simple à gérer, surtout lorsque vous y faites face pour la première fois. Il est alors préférable de s’entourer de personnes compétentes pour respecter les lois.